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Vers un nouveau pacte social !

drapeau-europeenDepuis des années, nous faisons dramatiquement fausse route. Dans la foulée des politiques libérales menées par Ronald Reagan, Margareth Thatcher et leurs élèves dociles, l’Union européenne s’est engagée avec une paresse intellectuelle coupable dans une politique systématiquement hostile à l’emploi : dérégulation des marchés, lutte permanente contre les dépenses sociales sous tous les prétextes possibles imaginables, limitation des interventions des pouvoirs publics même contre le simple bon sens et, surtout, lutte aveugle contre les charges salariales.

Cette politique mène aujourd’hui le monde vers le du chaos, au figuré (si l’on est attentif à l’explosion des inégalités), mais aussi au propre si on regarde notamment la montée des tensions en Asie (Chine, Japon, Corée, Vietnam, Taiwan), sans parler des manifestations sociales de plus en plus vives y compris en Europe dont les médias  parlent très (trop) peu.

Car, dans l’ordre logique, c’est cette politique de lutte aveugle contre les charges salariales qui est la première cause de la crise qualifiée aujourd’hui de financière.

En effet, diminuer les salaires (en maintenant  un chômage massif tuant dans l’œuf toute revendication collective), c’est diminuer la demande en biens et services de consommation et donc, diminuer le PIB et augmenter la dette des ménages. C’est aussi augmenter les dépenses sociales (via le chômage notamment) et diminuer les recettes publiques (moins de salaires, moins d’impôts) : c’est donc creuser la dette publique.

La crise de la dette, de toutes les dettes, nous la subissons tous aujourd’hui et c’est inévitablement ensemble que nous devons la payer : pouvoirs publics, citoyens, travailleurs et… entreprises qui ne sont pas les moins touchées, principalement les PME.

Ce n’est pas en stigmatisant sans nuance les uns («  les charges salariales sont trop élevées et doivent baisser ! ») ou les autres («  les patrons ne visent que le profit immédiat sur le dos des travailleurs !») que l’on trouvera la bonne piste.

Nous devons travailler ensemble pour réconcilier les éléments économiques de base de la réussite collective : des entreprises performantes (pensons à la facture énergétique) ; des travailleurs motivés et productifs (même si l’évolution de la productivité dépend essentiellement du progrès technologique) ; des consommateurs capables de soutenir la demande intérieure.

Ce nouveau pacte social, nous devons le construire résolument, et il doit être basé sur un élément pivot fondamental : la défense de l’emploi !

C’est dans ce sens que nous avons, avec d’autres collègues parlementaires socialistes, déposé deux propositions de résolution au Parlement wallon.

La première est relative à la réindustrialisation de l’Union Européenne. Nous y plaidons notamment pour la fin du dumping social international, à travers un protectionnisme mesuré et nuancé, respectueux des règles du commerce international, mais mettant en place des clauses justes, dans le domaine social et environnemental (ce qui, au-delà des aspects économiques, est une simple obligation morale de solidarité vis-à-vis des travailleurs obligés de travailler dans des conditions inacceptables sur d’autres continents). Sans une politique publique industrielle, nous ne créerons pas en Europe les conditions de la relance, pour les entreprises d’une part, pour les travailleurs d’autre part.

La seconde est relative au renforcement du soutien à l’emploi dans les décrets d’expansion économique : quand une entreprise reçoit des subventions, c’est pour lui permettre de se développer. Mais des faiblesses existent dans la législation actuelle en ce qui concerne la relation avec l’emploi. Il faut en parler et, dans l’esprit du nouveau pacte social dont nous parlons ci-dessus, trouver, si possible ensemble, des solutions.

Le monde ne va pas bien. Mais regardons devant nous : refusons les lectures linéaires et dogmatiques. Pesons bien nos atouts et nos faiblesses. Et travaillons ensemble pour sortir de la mutation profonde que nous impose le monde. Dans le respect de l’élémentaire justice sociale. Nous n’avons pas le choix.

Nos propositions font partie de celles qui peuvent y contribuer . Elles sont ouvertes au débat.

 

Marc BOLLAND,
député wallon

 

Annexes :

 

Signataires des 2 propositions : L. GAHOUCHI, C. COLLIGNON, O. ZRIHEN, A. ONKELINX, M. BOLLAND

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