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La nouvelle médecine germanique

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 123 (2010-2011) 1

Question écrite du 21/01/2011

  • de BOLLAND Marc
  • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Egalité des chances

Le 12 janvier dernier, la RTBF consacrait un reportage au développement de la « nouvelle médecine germanique » ou de « biologie totale ».

Cette approche de la pratique médicale de nature sectaire et dangereuse semblerait se développer de plus en plus et avoir pignon sur rue.

Madame la Ministre a-t-elle des informations à ce sujet ?

Afin d’éviter le développement de ce type de pratiques, peu compatibles avec la notion de la médecine moderne telle que pratiquée dans nos sociétés occidentales, Madame la Ministre peut-elle me dire si des mesures sont prises par ses services ou à d’autres niveaux?

Réponse du 17/02/2011

  • de TILLIEUX Eliane

La problématique qu’évoque l’honorable membre concerne les compétences fédérales.

Je rappelle toutefois que la Belgique définit l’art médical par voie de loi et réserve l’exercice de cet art aux porteurs du diplôme légal de docteur en médecine, chirurgie et accouchements (Master en Médecine) qui ont par ailleurs fait viser leur diplôme par l’administration fédérale et obtenu leur inscription au tableau de l’Ordre des Médecins.

Des peines lourdes sont prévues pour toute personne qui exerce l’art médical illégalement, et dès lors met en danger la vie d’autrui. C’est pourquoi il est conseillé de toujours s’adresser à un professionnel officiellement reconnu dont la liste est disponible sur le site du SPF Santé publique.

Ces précautions d’usage devraient permettre de traquer les charlatans qui ne disposent d’aucun diplôme ou qui se seraient vus radier de l’Ordre des Médecins, mais elles ne permettent évidemment pas de surveiller les médecins qui sous le couvert de leur diplôme ont développé de telles pratiques.

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2 commentaires

  1. « Ces précautions d’usage devraient permettre de traquer les charlatans qui ne disposent d’aucun diplôme ou qui se seraient vus radier de l’Ordre des Médecins, mais elles ne permettent évidemment pas de surveiller les médecins qui sous le couvert de leur diplôme ont développé de telles pratiques. » dit la Ministre.

    Voici pourtant de quoi « surveiller » et mieux identifier les médecins car ils existent et certains ont même des sites Internet (ex. http://www.ibttev.be) mais livrent rarement leurs noms :

    Extrait de mon livre « Quand les thérapeutes dérapent » (www.derapeutes.eu) :

    « La pratique médicale ou paramédicale intégrant la Biologie Totale (BT) illégale et charlatanesque » (1)

    « Dans le reportage de Radio Canada cité, représentant de l’Ordre des médecins de France, le Dr Irène Kahn Bensaud, parle de « charlatanisme » à propos du Dr S. Le Dr S. recevait couramment dans ses « séminaires » des médecins, ostéopathes, kinésithérapeutes et autres membres du corps médical et paramédical, qui ont ensuite intégré la BT dans leur pratique, mais cela crée un problème crucial par rapport à leurs codes de déontologie respectifs.

    Au premier chef, les médecins se mettraient en porte-à-faux avec le Code de déontologie médicale ; dans son Art. 34 § 1er, le Code belge –en phase avec le contenu des codes des autres pays –, précise :
    « Tant pour poser un diagnostic que pour instaurer et poursuivre un traitement, le médecin s’engage à donner au patient des soins attentifs, consciencieux et conformes aux données actuelles et acquises de la science » (2).

    Pour éviter tout malentendu, un rapport parlementaire belge précise que : « [les] données actuelles de la connaissance [sont] telles qu’elles sont agréées par les autorités médicales » (3) et donc, au premier chef, par l’Ordre des médecins.
    Comme établi plus haut (4), la BT ne répond pas à ces données.

    Allégations fausses d’un médecin pratiquant la BT.

    À cet égard, un médecin belge a tenté de justifier légalement sa pratique de la BT en me renvoyant à l’Art. 36 du même code de déontologie : « le médecin jouit de la liberté diagnostique et thérapeutique ». Cependant, cette liberté ne peut évidemment pas s’exercer hors du cadre prévu dans l’Art. 34 cité. D’ailleurs, un article du bulletin du Conseil National de l’Ordre des médecins le confirme sans ambiguïté :
    « En cas d’intérêts opposés, l’Art. 36 reste subordonné à l’Art. 34 » (5) »

    —————————

    (1) Ce qui suit vaut également pour les praticiens de la GNM du Dr H. (supra p. 59) ; ce point est abordé ici, vu qu’ils sont plus nombreux à pratiquer la BT que la GNM.
    (2) Site de l’Ordre des médecins (http://ordomedic.uniweb.be/fr/code/chapitre/qualit%E9-des-soins ).
    (3) Chambre des Représentants de Belgique, rapport parlementaire sur les sectes (Session Ordinaire 1996-1997 du 28 avril 1997, N°313/8–95/96).
    (4) supra p. 76.
    (5) http://www.ordomedic.be/fr/avis/conseil/antibiothérapie.

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